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Carnet d'Aubigny-sur-Nère
7 juin 2006

Robert Stuart et Aubigny-sur-Nère.

Le maréchal d'Aubigny qui marqua Aubigny de son empreinte.

Le 11 juillet 1512, un incendie ravagea la cité. Le feu, s'étant pris au four banal, consuma toutes les maisons, à l'exception d'une seule (actuellement située au n°10 de la rue du Pont-aux-Foulons). Robert Stuart offrit aux habitants les chênes prélevés dans ses forêts d'Ivoy qui sont encore perceptibles sur les façades des maisons à pans-de-bois qui jalonnent les rues d'Aubigny, surtout le long des rues du Prieuré, rue du Bourg-Coutant, des Dames et du charbon. Thaumas de la Thaumassière note que sur les cinq forêts qui bordaient Aubigny, il n'en resta que deux après la reconstruction de la ville. Il contribua également à la reconstruction de l'église de Saint Martin, à l'achèvement des travaux du château de la Verrerie en ajoutant une élégante aile Renaissance.

2._armes_de_robert_stuart1armes_de_jacqueline_de_la_queilleRobert Stuart et sa seconde épouse, Jacqueline de La Queuille, issue d'une noble et vieille famille d'Auvergne, firent bâtir, dans Aubigny, leur château (l'actuel Hôtel de Ville). Les travaux dura de 1517 à 1543. Le plan est proche de celui de La Verrerie et des autres castels datant de la fin du XVe au début du XVIe siècle comme Nançay ou La Chapelle d'Anguillon .

Robert Stuart et Jacqueline de La Queille séjournèrent régulièrement sur ses terres où ils menèrent une vie fastueuse comme en témoigne l'inventaire de leurs biens. Le château d'Aubigny renfermait alors, entre autre, une riche collection de tapisseries dont celle des Neuf preux[1], de Daniel et de Nabuchodonosor, d'Hercule, de parcs de verdure, d'oiseaux, de bêtes sauvages et de scènes de chasses. Ces sujets sont communs dans la tapisserie médiévale. En revanche, le salon de réception était tendu d'un ensemble exceptionnel de six pièces avec seize personnages en drap d'or et d'argent, complété par un "ciel" à tendre sur une table, en velours vert. Le maréchal d'Aubigny est représenté en portrait, avec des fils d'or, portant un gros rubis encerclé de trois diamants, avec un collier d'où pendait un diamant, une perle et une émeraude. Ses armoiries étaient entourées du collier de l'ordre de Saint-Michel. Robert Stuart portait "écartelé, aux premier et quatrième d'azur à trois lys d'or (France) à la bordure de gueule, chargée de huit fermaillets d'or (Aubigny), au deuxième et troisième d'or à la bordure engrêlée de gueule, à la fasce échiquetée de trois tires d'argent et d'azur (Stuart de Darnley d'Aubigny), sur le tout d'argent, au sautoir gueule, cantonné de quatre roses de même (Lennox)".

3._aubigny__d_tail___plume_sur_parchemin__16e_si_cle__archives_d_partementales_du_cherUn plan d'Aubigny, tracé sur parchemin, datant du XVIe siècle permet de découvrir la ville sous le maréchal d'Aubigny. L'enceinte fortifiée possédait alors quatre portes d'accès : la  Porte d'Argent (sur la route vers Argent), la Porte du Château, la Porte de Sainte-Anne et la Porte des Foulons. Ces portes furent détruites au XVIIIe siècle. A l'intérieur de la ville, plusieurs monuments sont reconnaissables, en dehors du château et de l'église paroissiale de Saint Martin.  Il s'agit de la chapelle du Prieuré, l'auditoire de Justice à droite du château, et la chapelle Sainte-Anne, édifiée à la  patte d'oie devant la porte homonyme. Tous ses monuments furent détruits. Il n'en subsiste que le Prieuré des Augustins de la Sainte Trinité, situé au n°3 de la rue du Prieuré, qui fut reconstruite en 1758 sur l'emplacement d'anciens bâtiments du XVe siècle. Une partie de ces bâtiments fut détruite à la fin du XIXe siècle.

[1] Au XIVe siècle se met en place dans la littérature le cycle des Preux, figures du chevalier rempli de bravoure et de vertu. Il met en scène un groupe de neuf Preux appartenant à trois « lois » ou âges de l’histoire : loi païenne (Hector, Alexandre, Jules César), loi biblique (David, Josué, Judas, Maccabée), loi chrétienne (Arthur, Charlemagne, Godefroy de Bouillon). Très en vogue, cette image idéale de la chevalerie connut des variantes. Le thème des Preux se diffusa rapidement dans les arts visuels. Il frappait encore davantage l’imagination lorsqu’il était mis en scène à l’échelle monumentale comme avec les cycles de tentures tendues aux murs ou par le décor sculpté, comme sur la cheminée du palais de Jean de Berry à Bourges, ou sur les murailles extérieures, comme dans le château de Louis d’Orléans à La Ferté-Milon. Les Preux semblaient ainsi faire partie de la cour et partager avec elle leur honneur et leur gloire. Ils formaient comme une généalogie idéale, à la dimension épique et merveilleuse, à laquelle se rattachaient les princes.


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Carnet d'Aubigny-sur-Nère
  • A Antonin Kempf pour l'aider à mieux découvrir sa nouvelle ville d'adoption. Ce carnet d'Aubigny-sur-Nère n'est pas un journal au quotidien d'un albinien mais le journal de voyage d'un "étranger" de passage qui a été séduit par le charme de cette citée.
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