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Carnet d'Aubigny-sur-Nère
5 juin 2006

Béraud Stuart et Aubigny-sur-Nère.

Béraud Stuart fit construire la première résidence des seigneurs d'Aubigny, en dehors de la ville, dans la forêt d'Oizon, le château de La Verrerie (1498-1501). Le nom attribué à ce castel évoque une des activités de luxe que produisait Aubigny, la verrerie. Cette production persista jusqu'à l'Empire. Les verreries d'Aubigny furent installées dans la forêt d'Oizon car cette activité faisait une importante consommation de bois et surtout de bois de fougère qui servait à la combustion. Ces cendres mélangées à du sable et à de la potasse constituaient une matière première qui permit le travail du façonnage à la pince. Les verres de fougère connaît une grande vogue jusqu'au milieu du XVIIIe siècle où un édit royal proscrivait la déforestation et l'usage de la fougère. Dès lors, les verriers façonnèrent le verre à la manière de Venise, technique introduite par les artisans de Gênes au XVIIe siècle.

Béraud Stuart chercha à enrichir sa cité en favorisant le commerce et développant les productions. Aubigny était alors une ville marchande active du Berry qui possédait son marché franc hebdomadaire et ses quatre foires annuelles où se faisaient commerce de la laine et des draps, des peaux et des verreries, tous produits sur place, mais aussi des  verreries d'Ivoy-le-Pré et des métaux provenant des forges de Ménestrol, d'Archères et de Vailly.

5._ville_marchande__d_tail_L'une des miniatures peintes dans Livre du gouvernement des Princes, folio 168 verso, pourrait évoquer Aubigny, bien que les demeures à pan de bois soient communes au Moyen Age et que cette image est un reflet d'une ville idéalisée qu'une cité réelle. Elle montre avec réalisme les boutiques d'un drapier, du fourreur, de l'apothicaire-épicier et du barbier. Au premier plan, l'apothicaire-épicier, sous l'enseigne "Bon Ipocras", vend des produits de luxe importés de l'Orient comme le pain de sucre et des épices (poivre, sel, safran) posées dans des plats. Des cornets de papier, plantés dans ces produits, servent d'emballage. A sa gauche, un drapier et son apprenti s'activent sous une étale décorée d'une baie à arc en anse de panier avec écoinçons sculptés. Ces marchands de draps faisaient aussi office de tailleurs comme en témoigne la veste suspendue. A l'arrière plan, deux autres marchands furent représentés : le fourreur, reconnaissable à sa fourrure de petit gris, et le barbier qui témoigne du désir d'hygiène et de propreté.

L'industrie et le commerce du drap firent la prospérité d'Aubigny au XVIIe et XVIIIe siècle jusqu'au XIXe siècle. Jean Chalumeau nota dès 1566 que "Aubigny-les-Cardeux gardera longtemps cette tradition du travail de la laine tirée des moutons berrichons et solognots. Il s'y fait tous les ans grand nombre de draps, serges et estaminets, outre le trafic et vente des laines que les marchands d'Orléans, Bourges, Beauvais [...], Picardie, Champagne et Poitou enlèvent journellement, pour transporter dans tous les coffres de ce Royaume et dans les pays étrangers" (Jean Chalumeau, ). Au XVIIe siècle, Colbert fit bâtir la manufacture d'Aubigny qui fournissait l'uniforme dans les armées. Cette manufacture fut vendue comme biens nationaux à la Révolution.

De plus, la Nère permit également la production des peaux dans les tanneries.

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Commentaires
E
c nul
Carnet d'Aubigny-sur-Nère
  • A Antonin Kempf pour l'aider à mieux découvrir sa nouvelle ville d'adoption. Ce carnet d'Aubigny-sur-Nère n'est pas un journal au quotidien d'un albinien mais le journal de voyage d'un "étranger" de passage qui a été séduit par le charme de cette citée.
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